Une ancienne légende urbaine raconte qu’au cours du Moyen-Âge un forgeron aurait sombré dans la folie par amour de son métier. Passionné par la fabrication de lames tranchantes, celui-ci aurait décidé de les tester directement sur le corps humain. L’histoire précise qu’en torturant des innocents l’artisan pouvait ainsi perfectionner ses armes.

Ce n’est que quelques siècles plus tard que nous entendons reparler de cette vieille histoire. D’après une source policière, quelqu’un aurait retrouvé la dite forge et s’amuserait à reproduire les actes barbares qui s’y produisaient à l’époque. Le copycat aurait déjà fait plusieurs victimes. La peur s’empare de la ville et les journaux s’emballent autour de cette histoire.

Par malchance, l’un de nos amis est la dernière victime en date du forgeron. Grâce aux quelques informations que nous avons en notre possession, nous tentons de retrouver sa trace. Nous y parvenons. Hélas, nous avons été naïfs et le piège se referme sur nous. À notre tour, nous tombons entre les mains du tueur en série. Arriverons-nous à nous échapper avant son grand retour ? L’adage dit que c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Qui sait, peut-être qu’une carrière nous attend dans le repère de ce psychopathe en herbe.

Séparés dès le début du jeu, nous devons travailler main dans la main pour que l’équipe soit de nouveau au complet. La libération se fait assez rapidement, sans trop de difficultés. Nous arrivons alors dans la deuxième salle qui n’est autre que la forge. C’est là que la déception commence. À part des outils, un tonneau et de la poussière, il n’y a rien de mirobolant. Vous l’aurez compris, ce n’est pas pour l’immersion qu’il faut choisir cette salle. En effet, le décor est pauvre et les finitions sont peu soignées. On aperçoit d’ailleurs de nombreux faux raccords. Certains éléments sont tellement mal conçus qu’on en vient à se demander si on doit y toucher ou non.

Nous continuons notre course parmi les très nombreux cadenas qui peuplent les différentes salles. Il fait chaud, mais ce n’est ni la pression, ni les flammes de la forge qui font monter la température. Bien au contraire, c’est l’environnement infernal qui commence à entacher notre enthousiasme, dégradant petit à petit notre expérience au sein de la salle : mauvaise communication avec le game master, problèmes techniques, très peu de manipulations… Comment un tel massacre a-t-il pu arriver ? Surtout dans une salle neuve, apparemment réalisée avec l’aide d’une forgeronne diplômée des Beaux Arts…

Seul moment d’euphorie, l’allumage de la forge qui survient suite à un enchaînement de quelques mécanismes. Mais là encore, la joie ne dure qu’une dizaine de minutes. Car une bonne partie du jeu consiste à trouver des clefs plus ou moins bien cachées dans l’espace. En ce qui concerne le corps de l’énigme, bon courage pour recoller les morceaux. Vous n’apprendrez rien de plus sur le tueur ni ses potentielles motivations. Si vous rêviez d’une histoire, vous allez être déçus. On en vient même à se dire que le thème de la forge sert de prétexte tant il n’est pas exploité.

Si le thème de l’enlèvement n’était pas très original pour un escape game, le thème de la forge, lui, était plutôt prometteur de par son caractère inédit. Malheureusement, la sauce ne prend pas. Le décor n’est pas à la hauteur, l’intrigue est mal ficelée et l’atmosphère horrifique est quasi inexistante. Pour couronner le tout, bien que neuve, la salle semble avoir plusieurs années à son actif, comme si des centaines d’équipes étaient déjà passées par là. En bref, malgré une victoire, c’est une grosse déception, un ascenseur émotionnel qui s’arrête au vingt-troisième sous-sol.