Le bar qui nous accueille n’est pas un lieu de beuverie comme les autres. En plus d’être un temple de la fête, cet escape room renferme l’un des secrets les plus convoités au monde : la recette mystérieuse de la bière parfaite. Notre mission, si nous l’acceptons, est de remonter aux origines de la recette afin de trouver les ingrédients qui la composent. Pour ce faire, nous allons mener une excursion spatio-temporelle entre passé et présent. Nous partons sans réfléchir, cul sec !

Les premières minutes dans la salle sont plutôt positives. Le décor est simple mais cohérent avec le thème. Il ne faut tout de même pas avoir peur du vert, car c’est la couleur qui domine (attention à l’overdose !). Sur le coup c’est plaisant, puis au bout d’une demi-heure on se demande si le bar n’est en fait pas le repère du Bouffon Vert ou la cachette secrète du Grinch. En tout cas tous les éléments emblématiques du bar sont là : comptoir, tireuses à bières, décapsuleurs, bouteilles, frigos, et caisse enregistreuse.

Si le décor de la première salle n’est pas très agréable, ce n’est rien comparé à la qualité des énigmes auxquelles nous devons faire face : un amas de casse-tête sans queue ni tête, impossibles à résoudre sans aide extérieure. Comme si cela ne suffisait pas, il fait près de 35 degrés dans la salle, nous sommes en sueur et commençons à perdre notre sang froid. Sommes-nous arrivés en enfer ? Cette fournaise y ressemble comme deux gouttes d’eau.

Pour couronner le tout la salle est victime d’un placement de produit grossier. Malgré la chaleur torride, ce n’est pas un mirage, Heineken est partout. On se rend vite compte que l’on cherche en fait la recette secrète de la bière bas de gamme de supermarché, star passée de nos soirées d’étudiants. Le mythe s’écroule, on est loin du scénario de base tant espéré. L’expérience se transforme en objet marketing poussif et improbable. Tout est bon pour survendre les qualités soit-disant merveilleuses de cette boisson lambda.

Au bout de 40 minutes nous n’avons plus qu’une seule envie : sortir de cette salle au plus vite. Nous hésitons à simuler un malaise pour nous faire évacuer. Comme c’est contre nos principes, nous tenons bon, en espérant voir un jour la lumière au bout du tunnel. L’espoir fait vivre… Nous continuons à fouiller et observer autour de nous, mais le scénario s’enlise. Les mécanismes sont hasardeux, aucunement intuitifs et ne laissent pas place à l’amusement. La deuxième pièce est d’une nullité rare, le voyage dans le temps est minable. Prolonger l’aventure n’est plus une partie de plaisir, nous terminons ainsi la salle à reculons, félicités par une game master aussi convaincante qu’un doublage français de telenovela.

À y repenser de plus près, le seul point positif de Paniq-Pub est sa constance : la pièce est décevante du début à la fin. La recherche des ingrédients mystères se transforme en une quête grotesque sans saveurs. La révélation finale, elle, obtient la médaille d’or du ridicule et nous donne presque envie de noyer notre peine dans l’alcool. Bref, si par malheur l’un de vos amis vous suggère cet escape game, fuyez ! Allez plutôt boire une bonne bière ensemble, vous passerez à coup sûr un meilleur moment.