Qui n’a jamais rêvé de traverser l’écran, de s’emparer du rôle d’un personnage et changer le cours de son histoire ? Imaginez une pièce, ajoutez-y quelques pièges mortels, une bonne dose d’énigmes machiavéliques, et un soupçon de sensationnalisme. Fermez les yeux. Voici le concept que propose Paniq Room : marcher sur les traces de Jigsaw, à travers un escape game inspiré du thriller d’épouvante emblématique. Une room copycat qui reprend les ingrédients qui ont fait le succès du premier chapitre ce cette aventure macabre.

Notre place dans l’histoire est toute tracée : nous sommes les nouvelles victimes du tueur justicier. Comme dans les films, nous allons devoir résoudre des énigmes, coopérer, être attentifs au moindre détail et surtout échapper à une fin certaine. Dans cette histoire aussi, tout semble minutieusement préparé et nous ne serons certainement que les pions d’une manipulation millimétrée. À nous d’utiliser notre instinct et faire preuve de logique pour sortir indemnes de ce jeu d’évasion d’un autre genre.

Avant d’entrer dans la salle, notre game master nous bande les yeux grâce au masque emblématique de Jigsaw. Nous sommes donc privés du sens de la vue et devons suivre notre hôte à tâtons. Chacun d’entre nous est installé dans un coin de la pièce. Mais ce n’est pas tout, très vite nous entendons des bruits de chaînes, le scénario se précise. On remet un petit carnet associant symboles et lettre à l’un d’entre nous. Ce petit guide énigmatique est censé nous aider pendant notre quête de la liberté si nous parvenons à le déchiffrer. Avant de nous quitter, la game master nous rappelle avec un ton enjoué que le passe-temps préféré de Jigsaw est le découpage de pièces de puzzle dans la peau de ses victimes. Elle ajoute un léger “good luck” puis claque la porte et nous indique que nous pouvons retirer nos masques…

Nous recouvrons la vue, le décor qui nous fait face est incroyablement fidèle au film. Nous voilà téléportés dans le premier épisode de la saga. Pour nous mettre dans l’ambiance et faire monter le stress, le thème du film résonne même en toile de fond. L’immersion est très réussie. Il faut avouer que c’est grisant de pouvoir devenir les héros d’une intrigue que l’on affectionne tout particulièrement. Pour information, avoir vu les films n’est pas une condition sine qua non pour parvenir à s’échapper mais les fans de la première heure apprécieront les nombreux clins d’œil. Va-t-on devoir faire parler les morts, se couper la jambe ou trahir nos partenaires ?

Si le scénario est plutôt bien ficelé car proche de l’original, les mécanismes et puzzles, eux, ne sont pas toujours à la hauteur. Il faut parfois réussir à lire entre les lignes, s’imprégner d’une logique un peu biscornue où les énigmes sont bien souvent tirées par les cheveux. Le déroulement est alambiqué et rend la progression complexe. Le lien entre les indices dans le carnet et les objets dans la pièce n’est pas toujours évident.

Pour s’échapper en moins d’une heure il vous faudra donc être rapide, logique et malin (et sans doute un peu farfelu). De notre côté, nous sommes sortis en 1h10, on va dire que Jigsaw faisait une petite sieste. Le niveau de cet escape game est à l’image des mécanismes conçus par le psychopathe : difficile ! Toutefois, en tant qu’inconditionnels des films, nous ne pouvons que vous le recommander. À vos marques, prêts, laissez-vous torturer !